Prendre les choses trop à coeur...comment trouver la juste mesure ?

Vous prenez trop les choses à cœur ? Vous avez tendance à ruminer la remarque faite par votre collègue ou votre conjoint ? Cela vous pollue et vous touche pendant longtemps ?

Voire, ça tourne même en boucle dans votre tête au point d’être complètement démoralisé.e. Vous connaissez bien ce scénario pour l’avoir vécu.

Et que faire pour y remédier ?

Vous pensez sûrement qu’il s’agit de votre personnalité, que vous êtes trop émotif.ve et que rien ne pourra changer.

Permettez-moi vous dire que... en fit, vous avez le contrôle, il suffit juste de connaitre quelques outils et de se connecter à soi. C'"est plutôt une bonne nouvelle non ?!

Alors, par où commencer ?

Prendre les choses à cœur : signification

Le fait de prendre les choses à cœur va au-delà de la simple réactivité émotionnelle. Cette expression, datant du 15ᵉ siècle, indique une implication totale dans une tâche ou une relation, avec un attachement profond. C'est une immersion complète des sentiments dans tous les aspects de la vie quotidienne.

Les individus qui s'investissent émotionnellement dans leurs relations, leur travail, voire leurs loisirs, sont souvent ceux qui prennent les choses à cœur. Cette intensité émotionnelle peut être une source de motivation, mais elle peut également être une double lame, pouvant entraîner du stress et de l'épuisement si elle n'est pas gérée de manière équilibrée.

Le profil de l'émotif en ligne de mire

Dans la vaste gamme des traits de personnalité, l'émotivité occupe une place particulière. Les individus qui prennent les choses à cœur sont généralement étiquetés comme émotifs ou hypersensibles, une caractéristique qui les distingue par une profonde connexion avec leurs sentiments. Cela va au-delà de simplement ressentir des émotions fortes. C'est également la façon dont ces émotions guident leurs actions et modèlent leur perception du monde.

Conseils pour cesser de prendre les choses à cœur : savoir doser ses émotions

1. Identifier les déclencheurs émotionnels

La première étape cruciale pour apprendre à doser ses émotions est d'identifier les déclencheurs émotionnels (gachettes).

• Quels sont les événements ou les situations qui déclenchent des réactions émotionnelles intenses en moi ?

• Comment qualifier ces émotions, ces sentiments ?

• Comment cela se manifeste-t-il dans mon corps ?

Prendre conscience de ces déclencheurs permet non seulement de mieux comprendre ses propres réponses émotionnelles, mais aussi d'anticiper les situations susceptibles de générer du stress.

Prenons un exemple : Votre patron vous fait une remarque sur votre manière de travailler qu'il juge peu productive. Vous ressentez de la colère car vous avez travaillé dur pour mener à bien votre mission cette semaine. Au lieu d'en parler calmement avec lui, vous vous énervez ou vous gardez cette colère pour vous. Dans les deux cas, une émotion a surgi, qu'elle soit exprimée ou non. Mais le résultat est le même : vous avez pris la remarque à cœur et n'avez pas pu gérer votre émotion.

2. Éviter de faire des suppositions

Prendre les choses à cœur, c'est les prendre personnellement. Et c'est la porte ouverte aux suppositions. L'auteur Don Miguel Ruiz nous rappelle dans ses 4 accords toltèques que pour accéder à la paix intérieure, il convient de ne pas faire de suppositions.

Lorsque nous sommes confrontés à cette dérive émotionnelle, nous évaluons souvent mal la situation. Cela part de notre propre perception déformée, puisqu'elle est perçue depuis l'exacerbation de nos émotions. C'est là que nous prenons la plupart du temps de mauvaises décisions en nous laissant guider par notre impulsivité... Nous nous focalisons sur le jugement des autres alors qu'au final, c'est nous qui portons un regard erroné sur la situation.

3. Ne pas prendre de décision à chaud

Ce n'est pas toujours facile de contrôler ses émotions sur-le-champ, surtout dans le cadre professionnel. Pourtant, il est essentiel de prendre du recul et de voir la situation dans son ensemble. Si vous réagissez immédiatement alors que vous êtes en plein tsunami émotionnel (colère, honte, tristesse, frustration, agacement, etc.), le conflit peut rapidement s'installer.

Surtout, ne jamais prendre de décision à chaud !

Pourquoi ? Parce que lorsque l'on prend les choses à cœur, nous avons tendance à nous concentrer sur des détails spécifiques au lieu de considérer l'image globale. Et ces détails deviennent énormes sous l'effet des émotions. Prendre du recul permet donc de mieux évaluer la situation et de relativiser l'importance des événements. Cela offre également la possibilité de découvrir des aspects positifs dans des situations qui pourraient autrement sembler déconcertantes.

Dans notre exemple, il suffit de recevoir la remarque, de la laisser passer, puis de rentrer chez soi et de prendre de la distance avec la situation. Il est essentiel de s'en détacher dans un premier temps, sans oublier que certaines remarques peuvent être constructives.

N'oubliez pas les 4 accords Toltèques de M. Ruiz : « Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle ».

4. Pratiquer la pleine conscience pour éviter de ruminer

Pour vous aider à ne pas ruminer et à lâcher prise, la pleine conscience ou la méditation représentent des pratiques puissantes. Elles vous enseignent comment gérer vos émotions et éviter que le film que vous avez imaginé ne tourne en boucle dans votre tête. Cela vous permettra de :

• Revenir à soi ;

• Arrêter de culpabiliser ;

• Mettre fin à l'entretien de la rancœur envers l'autre ;

• Dédramatiser la situation ;

• Rendre à l'autre sa part de responsabilité tout en conservant la vôtre.

Et lorsqu'il est question de "maîtriser ses émotions", il serait plus approprié de dire "les accueillir", car l'objectif n'est pas de les éliminer, mais plutôt de leur accorder leur juste place. Car les émotions sont éphémères, un signal pour le corps et l'esprit, une sorte d'alarme indiquant qu'il y a quelque chose qui mérite notre attention.

En prenant quelques minutes chaque jour pour vous concentrer sur votre respiration et être pleinement immergé dans le moment présent, vous pouvez développer une compréhension plus approfondie de vos réactions émotionnelles.

La pratique de la pleine conscience favorise également l'adoption d'une attitude bienveillante de détachement envers les événements, offrant ainsi la possibilité de prendre le recul émotionnel nécessaire.

5. Établir des limites émotionnelles

Bien évidemment, certaines situations sont plus compliquées à gérer et demandent d'établir des limites. Apprendre à dire non et à fixer des limites avec votre entourage est crucial pour éviter d'être envahi.e par vos émotions et par les autres. Vous pouvez vous référer à mon post sur l'assertivité.

Cela implique de reconnaître et de respecter vos propres besoins émotionnels, même si cela signifie prendre du recul ou demander de l'aide lorsque c'est nécessaire. Établir des limites claires favorise un équilibre sain et évite la surcharge émotionnelle. C'est une manière de revenir à vous-même.

6. Cultiver la résilience émotionnelle en renforçant l'estime de soi

Une fois que vous avez franchi ces étapes et réussi à instaurer une certaine distance vis-à-vis de la situation ou de la personne qui suscite des émotions en vous, vous parvenez à ce stade appelé la résilience émotionnelle (bravo!).

La résilience émotionnelle se révèle être la clé pour rebondir face aux épreuves et aux difficultés. Cultiver cette résilience permet une meilleure gestion des émotions négatives et transforme les défis en opportunités d'apprentissage.

Accepter que l'échec et les revers soient des composantes inévitables du parcours vers la croissance personnelle permet de forger une force émotionnelle durable.

En l'occurrence, prendre les choses trop à cœur est un signe d'un manque d'estime de soi.

Apprendre à s'aimer est essentiel pour atteindre cette résilience, base de toute force intérieure.

En conclusion

Il est crucial d'apprendre à doser vos émotions et à moins prendre les choses à cœur pour éviter les effets néfastes sur votre santé mentale. Au cours d'un bilan de compétences, nous pourrons être amené à aborder ces aspects pour vous aider à développer des compétences émotionnelles ++.

Alors, prêt.e à créer une vie sous un autre éclairage ?